Encore de la neige à Paris !

Plein de neige et pourtant... « La tendance globale est à la baisse. »

Quelques extraits d’un article du
MONDE du 26.02.05 qui ne présage rien de bon pour l'enneigement à venir, surtout dans les Alpes du Sud et en moyenne montagne...

Les flocons de neige tombent dru, mais ils ne démentent pas le réchauffement
Les 7 cm de neige mesurés le 23 février à Paris-Montsouris et à Orly, 5 cm à Saint-Brieuc, 10 cm dans le Calvados, 15 cm dans la Manche, 20 cm en Corse, sont peu de chose comparés aux 40 cm tombés en 1946 à Paris, 85 cm en 1954 à Perpignan, 70 cm en 1956 à Ramatuelle, 60 cm en 1969 à Belfort, 54 cm en 1971 à Saint-Étienne, 38 cm en 1985 à Nice, 50 cm en 1986 à Langres, ou 22 cm en 1993 à Carcassonne.
En janvier 2003, 15 cm sur le Finistère, l'Aquitaine, la Provence et la Corse. Les 8 jours où la neige s'est manifestée à Paris entre le 1er janvier et le 20 février 2005 sont loin du record de 24 jours établi sur la même période en 1963.

« La variabilité interannuelle de l'enneigement est très grande », observe Pierre Etchevers, directeur du Centre d'étude de la neige (CEN) de Grenoble.
Une série continue de mesures réalisées depuis 1960 au col de Porte, à 1320 mètres d'altitude, dans le massif de la Chartreuse fait apparaître une alternance d'hivers fortement ou au contraire faiblement enneigés, dont la succession semble purement aléatoire.

Il s'en dégage toutefois une tendance globale à la baisse.
En quarante ans, la hauteur de neige au col de Porte, mesurée sur les dix derniers jours de février, a diminué de plus d'un tiers, passant de 1,5 m à moins de 1 mètre.

En faisant tourner des modèles d'évolution du manteau neigeux en fonction des paramètres météorologiques, les chercheurs ont pu reconstituer l'enneigement des massifs alpins depuis la fin des années 1950.

« Dans les Alpes du Nord, le niveau de l'enneigement est resté stationnaire jusqu'à la fin des années 1990, puis une diminution marquée apparaît, décrit Pierre Etchevers.
Dans les Alpes du Sud, la diminution la plus marquée date des années 1960, puis des années 1980. »

Cette raréfaction de l'or blanc est clairement corrélée à la hausse des températures qui, sur la même période, ont augmenté de 1 à 3 °C sur les reliefs alpins. Au col de Porte, la température hivernale moyenne s'est ainsi élevée de 2 °C en quarante ans.
Qu'en sera-t-il dans les prochaines décennies ?
Le réchauffement climatique annonce-t-il la disparition des neiges hivernales ?
Pour le savoir, les chercheurs ont repris leurs modèles et les ont appliqués à 34 massifs des Alpes et des Pyrénées, en supposant une hausse de 2 °C de la température de l'air. Leurs calculs prévoient deux comportements différents du manteau neigeux selon l'altitude.
Au-dessus d'une ligne située entre 2000 et 2500 m, l'effet du réchauffement serait faible en hiver, mais la fonte printanière serait plus précoce et plus rapide.
En moyenne montagne, en revanche, le coup de chaud aurait un impact important. Vers 1500 m, la saison blanche serait écourtée d'au moins un mois et la couche de neige fondrait comme peau de chagrin.
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