Podologie

tomex
Lorsque j'étais jeune, je me foutais de la gueule de ceux qui portaient des semelles orthopédiques...
Bienvenue au club !
Après deux semaines de tergiversations, je prends rendez-vous chez ma voisine podologue.
Bien m'en a pris. Je sonne et une bombinette qui ressemble à Lily Allen m'ouvre.
Elle répond au doux prénom de Laetitia (Elaeudanla Téitéia, j'ai écrit ton nom Laetitia, comme le chantait Gainsbourg...).
Elle attaque fort :

« C’est rare de voir des gens de votre âge avec une fracture du Calcaneus (sic...). En général, les personnes qui ont ce type de traumatisme sont plus jeunes. Enfin, je veux dire qu'ils se remettent aussi plus vite ».

Elle abuse la bougresse.

« Vous vous êtes fait ça comment ? Vous avez eu un accident de moto ? De parachutisme ? »

Je meurs de honte en lui répondant...

« Vous avez quel âge, vous mesurez combien ? Vous pesez quel poids ? »

Que des questions, indiscrètes, auxquelles je n'ai pas envie de lui répondre.

Jusqu'au fatal, « déshabillez-vous » !

Et là, je suis content d'avoir changé de slip ce matin...
Je me retrouver presque à poil devant elle, le bide en avant. Elle me fait monter sur son tapis électronique pour me passer au marbre.
Elle se met à mes genoux et me caresse les pieds, alors que je suis en slip...
Elle visionne mes petons sur son ordinateur, mate ma posture d'athlète sur le retour, me complimente sur la courbure de mes mollets, couvre de louange mon chirurgien et son boulot d'arabe.
Je finis allongé sur sa table et on termine par un moulage (de mes pieds !)

Elle conclut en disant que je n'aurai pas besoin de porter de semelles à vie, mais que je devrais les conserver pendant un an, le temps pour mon pied de reprendre une position normale.... Ouf !
Je repasse chercher mes semelles mercredi.

Elle me soulage de cent euros, remboursés par la Sécurité sociale. Une dépense bien agréable. On discute un moment et j'en oublie mes radios en partant. Une bonne occasion pour retourner la voir lundi.

Prochaine étape du marathon médical, ostéopathe pour dénouer le tendon d'Achille raide comme un bâton de berger.
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