J'ai beau faire 30 jours de snowboard par an, au moins autant de rollers, du VTT, de belles glissades dans les crottes de chien... La chance a fini par tourner... Et c'est un escalier à la con qui a eu ma peau ! Une chute de merde après laquelle tout bascule.
Au début, le dimanche aux Urgences de Pithiviers, ce n'était pas grave. J'avais super mal au pied gauche. Mais juste une entorse dira le médecin urgentiste pas vraiment réveillé de sa biture post match de foot de la veille. « On va vous faire un pansement à l'alcool pour aujourd'hui, une attelle que vous garderez quinze jours. Je vous fais un arrêt de travail jusqu'à samedi prochain.»
P... La merde ! Une entorse sur ma seule jambe valide, mon pied d'appel en plus...
Le dimanche, j'ai mal, le lundi aussi. J'ai déjà eu des entorses et je ne me souvenais pas que ça faisait si mal... On devient chochotte avec l'âge...
Après trois jours de transat au milieu des bêtes à blé, des poules, des coqs et des chiens, j'écoute mes messages sur mon portable :
« Monsieur, ici les urgences de Pithiviers, le radiologue a vu vos radios, il a diagnostiqué une fracture du Calcanéum. Pouvez-vous repasser demain dans la journée ? »
Soit. Toujours aussi champion dans cet hosto. Heureusement que ce n'était pas un test HIV...
Le lendemain, j'y retourne et là, tout se précipite ! Nouvelles radios, ambulance pour Étampes pour passer un scanner et y être opéré, je gueule, refuse, mais le lendemain, je file au bloc ! Le médecin s'appelle SADE, ça ne s'invente pas !
J'ai le choix entre une anesthésie générale ou locale.
L'opération dure une heure. On me prend un peu d'os dans la hanche pour faire une greffe, on bouche le trou et c'est reparti.
Comme je voulais pouvoir raconter quelque chose sur mon blog au sujet de l'opération, et savoir si les Dr Troy et Mac Namara allaient écouter Dancing Barefoot en m'opérant tout en racontant des histoires graveleuses aux hôtesses, j'ai choisi l'anesthésie locale.
Avant de m'endormir, je dis au chirurgien que j'ai un rendez-vous à Paris la semaine prochaine et que je dois impérativement y être. J'ajoute qu'il faut que je sois sur pied pour l'ouverture de la saison de snowboard en décembre... Il me rit au nez...
Trois heures de coups de burin et de plaisanteries salaces plus tard, le Dr SADE me redresse et me montre, tout fier, la radio de mon nouveau talon. Et là, je suis soudain pris d'une irrésistible envie de pleurer à la vue du hérisson qu'est devenu mon talon ! Je ne pourrai jamais remarcher avec un truc pareil !
Au programme, trois mois d'immobilisation complète sans poser le pied par terre, arrêté jusqu'au deux octobre, plus des mois de rééducation ensuite...
De retour dans ma chambre d'hôpital, je suis veillé par un bataillon d'infirmières qui me délivrent soins et réconfort. Jusqu'à ce que l'une d'entre elles entre dans la chambre, mouille ma jambe mutilée avec un coton puis plante une seringue dans ma peau... Comme ça, sans dire un mot !
Plus tard dans la nuit, je suis pris d'une envie de me gratter la bite. Et là, horreur, je ne sens rien du tout lorsque je la touche ! Je regarde si elle est toujours là. Elle pend entre mes jambes, insensible, je pourrais faire un noeud avec...
Le lendemain, les infirmières me lavent... C'est ma première expérience érotique depuis plus d'un an lorsqu'elle passe un gant chaud dans la raie des fesses.
Je suis sorti lundi de l'hôpital.
Assis, j'ai des migraines horribles, debout, ma cicatrice (de vingt centimètres au moins...) me brûle... Je ne suis bien qu'allongé, la jambe en l'air.
Je serai bien à mon rendez-vous jeudi.
Quant à danser le mambo au Réveillon et descendre la Cucumulle en board le 1er janvier prochain, hum....
L'histoire de mon opération fait bien rire Chloé... Elle a du mal à comprendre pourquoi on me fait une piqûre le soir et une prise de sang au réveil. C'est mon infirmière à domicile. Dingue comment elle s'occupe de moi.

Tout ça pour vous dire de bien profiter de la vie. Le pire n'est jamais certain. Mais là, je me suis fait cueillir à un très mauvais moment.
Reste à faire qu'il n'y ait pas un avant et un après ce truc-là...

Salut à tous et à bientôt.